un homme parcourt le monde, un homme parcourt les femmes, 7 villes, 7 femmes, qui est qui ?

 

A la recherche de la moitié du monde

 

Rome. Italie.

Sa peau m'aspire, je veux voir de plus près le reflet de mon désir, j'entre dans son regard, je me promène dans sa vie, le vertige me prend, je veux rester encore quelques jours sur terre.

J'arpente les rues, je flâne, le balai de ses hanches et le cambré de ses reins m'attisent, je poursuis ma nuit, sans économie de geste, elle part à la rencontre de mon désir, brûlant mes jours.

Je veux savoir l'arc-en-ciel de ses odeurs, comme un murmure, la carte de mes regrets se dessine sur son visage, implacable, cruelle, elle joue de mes sens, à la manière des sculptures, elle transcende les siècles.

 

Paris. France.
Tantôt naïve, tantôt indifférente, elle se dérobe pour mieux me tenter, elle n'a qu'un désir, m'enfouir dans son univers le laps d'un moment, je n'ai qu'un vouloir, n'exister que par son parfum, l'imaginer toute crue.

La musique de ses talons scande mes pensées, ricocher sur son regard, flairer son parfum, deviner sa démarche, sourire de ses dents mutines, m'imaginer sa peau blanche, la dévorer à l'abri de tous.

Son regard illumine mes souvenirs de lueurs furtives, elle se fait menue pour mieux s'infiltrer en moi, je pressens la violence de son cri, je m'écorche aux absences de ses pas, elle sait le désir et la mort.

 

Londres. Angleterre.
Elle se joue de moi, la brume de son regard me dévoile les ténèbres de l'oubli, elle sent la noisette, la pluie, la nuit profonde et les caprices du vent, le sillage de ses chevilles m'inspire.

Dans la lumière de ses yeux, la pluie fait reluire ses cheveux, sa brume capiteuse m'attire dans sa spirale, le grain laiteux de sa peau augure un voyage sans escale, je confonds le jour et la nuit.

Je suis le vent furibond qui s'enroule autour de sa silhouette pour s'emparer de sa taille, gracile, elle ploie sous l'ombre de mon regard, aguicheuse, son corps s'arc-boute à l'orée de mes rêves.

 

extrait Corinne Brisco